Consentement matrimonial et fiction du droit

L'étude porte sur la notion de fiction juridique en droit canonique et ses conséquences sur l'efficacité juridique du consentement matrimonial. La première partie traite de la redécouverte de la fiction juridique par le droit romain médiéval puis de l'introduction de celle-ci en droit canonique. Les grandes lignes ainsi dégagées, notamment en matière de doctrine, permettent d'ana­lyser la question en matière matrimoniale. La suite de notre étude porte ainsi sur quatre grandes institutions canoniques liées au mariage. Elle présente tout d'abord deux fictions translatives de rétroactivité, les premières à avoir été comprises comme fictions: la légitimation par mariage subséquent et la convalidation in radice. La dernière partie est consacrée quant à elle à l'étude de deux fictions positives: le mariage putatif et la suppléance de juridiction. Les grandes institutions juridiques évoquées, toujours étudiées à travers le prisme de la fiction du droit, mettent en exergue la complexité du rapport entre le consentement matrimonial et son efficacité juridique. L'étude montre cependant comment l'utilisation de la fiction du droit dans le domaine matrimonial, bien au-delà d'une simple dimension technique, a correspondu à une christianisation de la doctrine juridique.